Le Monde de Narnia – Bilan du challenge

LE COMMENCEMENT

Après avoir passé quelques années dans la bibliothèque chez mes parents j’ai décidé de récupérer ma collection du Monde de Narnia pour l’avoir chez moi. Elle fait partie de ces sagas qui m’ont fait aimer la lecture quand j’étais plus jeune et et j’ai eu envie de la relire. Ma moitié m’a fait remarquer qu’il y avait sept tomes, comme il y a sept jours dans une semaine. Du coup, je me suis dit, pourquoi ne pas m’imposer, pour cette relecture, un petit défi. J’ai donc relu un tome par jour en essayant de tenir au mieux le rythme.

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LE BILAN

L’objectif était donc de relire un tome par jour et de faire le fil rouge en postant sur Instagram un résumé de ma lecture. L’objectif d’une semaine s’est vite transformé en une semaine et demi. Et oui, j’avais quand même quelques obligations et je ne pouvais pas passer toutes mes journées uniquement à lire. Chaque tome fait en moyenne 200 pages et se lit avec fluidité. C’est une série que j’ai pris plaisir à relire. Ayant grandi depuis ma  première lecture, je l’ai sans doute redécouverte, avec des yeux nouveaux, en faisant plus attention aux caractères des personnages et à la symbolique de certaines scènes.

La petite histoire du Monde de Narnia

A l’origine, le titre de l’oeuvre de Clive Staple Lewis était Les chroniques de Narnia. J’imagine que l’influence des diverses adaptations ont rendu le titre Le monde de Narnia plus courant pour les nouvelles éditions. Vous le remarquerez sans doute en lisant les dates mais les tomes n’ont pas été publiés dans l’ordre chronologique. En effet, C.S Lewis a d’abord écrit les tomes 2, 4, 5 et 6 en premier, avec les aventures des enfants Pevensie et de leur cousin Eustache, avant d’ajouter une histoire annexe et les deux tomes qui commence et clôture son oeuvre. L’auteur, qui a enseigné à l’université d’Oxford, est connu pour ces travaux sur la littérature médiévale et sur le christianisme. Aussi, c’est pourquoi on retrouve beaucoup de scènes ou d’éléments qui sont issus de la Bible : Aslan est la représentation de dieu et les êtres humains sont des fils d’Adam et des filles d’Éve. Il y a également des influences mythologiques empruntées aux grecs, aux romains pour illustrer les animaux parlants de Narnia et autres personnages comme les dryades ou les nymphes par exemple. Ces influences ne sont pas sans rappeler certains thèmes qui traversent l’univers d’un autre auteur, maître de la fantasy, Tolkien, qui était un ami de Lewis. C’est d’ailleurs ce dernier qui lui présente l’illustratrice Pauline Baynes, qui va produire les différents dessins que l’ont retrouvent dans chaque tome.

Aslan créant Narnia
 » Les enfants étaient paralysés, ils ne savaient plus ce qu’ils voulaient. Le lion ne faisait pas attention à eux, il chantait, la gueule grande ouverte.  » Illustration du premier tome, Le neveu du magicien : Aslan créant Narnia par Pauline Baynes

Voilà mon résumé et mon avis sur chacun des tomes et un bilan complet en fin d’article :

Tome 1 – Le neveu du magicien (1955) – 210 pages
Le jeune Digory est venu s’installer à Londres chez son mystérieux oncle Andrew, car sa mère est malade. Il fait la connaissance de sa voisine Polly et ensemble, il décide d’explorer la maison vide à côté de chez eux. Lors de cette exploration, ils découvrent l’oncle de Digory qui s’adonne à de drôles d’expériences avec des bagues magiques. Les enfants se retrouvent embarqués dans un voyage où ils feront la rencontre de la sorcière Jadis et assisterons à la naissance d’un nouveau monde, Narnia. Cette rencontre changera à jamais la vie du jeune garçon auquel Aslan a confié la mission de protéger Narnia. Il lui offrira une pomme magique, capable de soigner sa mère. Cette même pomme donnera naissance à un arbre, dont le bois servira à construire une armoire…

J’ai toujours apprécié ce premier tome parce que c’est celui qui introduit les éléments importants du second tome et qui donne naissance à la légende du monde de Narnia. Ce n’est pourtant qu’a la moitié du livre qu’il est évoqué pour la première fois, avant, on fait d’abord connaissance avec la magie et d’autres mondes parallèles, dans lequel le jeune Digory et son amie Polly seront envoyés par le plus que désagréable oncle Andrew. Lewis pose ainsi ce qui est le fil rouge des aventures Narniennes, les batailles entre les forces du bien et les forces du mal. C’est sans doute le roman qui a le plus de références au christianisme : la Création, le jardin d’Éden, l’arbre de la vie et le fruit défendu pour ne citer que les plus évidents.

Tome 2 – Le lion, la sorcière blanche et l’armoire magique (1950)  198 pages
Lorsque la guerre éclate, les quatres enfants Pevensie sont envoyés à la campagne chez le professeur Kirke (alias le petit Digory du tome 1). Lors d’une partie de cache-cache, la plus jeune des enfants, Lucy, découvre une pièce avec une armoire qui semble renfermer un monde magique. Le pays qu’elle découvre est plongé dans un hiver éternel à cause de la sorcière blanche, Jadis. Or, il a été prédit qu’un jour, deux fils d’Adam et deux filles d’Éve viendront vaincre l’hiver et régner sur Narnia. Les frères et la soeur de la jeune fille, Peter , Edmund et Susan se retrouvent bientôt emportés dans cette aventure pour sauver le peuple de Narnia où chacun sera mis à l’épreuve, et notamment, Edmund.

Qui n’a jamais rêvé de découvrir un monde caché en passant une porte ? Plus besoin de bagues dans ce tome-ci puisque il suffit de passer par l’armoire qui est faite dans le bois d’un arbre issu de la pomme que Digory a ramené de Narnia. J’aime beaucoup ce tome parce que c’est le vrai début de l’aventure Narnia. C’est assez plaisant de le découvrir à travers les yeux de Lucy, qui est sans doute l’un de mes rares personnages préférés et la plus attachante. Pourtant le roman manque peut-être de description des personnages au sens psychologique, qui leur donnerais un peu plus de profondeur. Des éléments qui sont développés dans le film, comme la tristesse d’Edmund dû à l’absence de leur père qui est parti à la guerre par exemple.

Tome 3 – Le cheval et son écuyer (1954) 234 pages
Nous faisons connaissance avec le jeune Shasta, qui a grandi comme esclave dans le pays de Calormen, une contrée voisine de Narnia. Un jour, un seigneur Tarkaan se présente dans son village et Shasta doit s’enfuir pour ne pas être vendu. Heureusement pour lui, le cheval du Tarkaan, Bree, est un Narnien qui souhaite rentrer dans son pays. Ils s’enfuient ensemble et rencontrent sur leur chemin une jeune calormène, Aravis, et sa jument, Hwin, qui fuient également pour une autre raison. Plusieurs obstacles se dresseront sur le chemin de leur liberté, les menant tout droit vers une bataille pour sauver Archeland, l’une des contrées narnienne. Ces aventures permettront peu à peu de lever le mystère sur le destin de Shasta et de ses compagnons.

Ce n’est pas vraiment mon tome préféré, et je pense que c’est celui dont on peut se passer. Mais il reste intéressant tout de même car il permet de découvrir les autres contrées qui composent l’univers étendu de Narnia. Calormen est le pays voisin et l’intrigue a lieu sous le règne du roi Peter. Il n’apporte pas forcément d’éléments nouveaux à l’histoire principale mais permet de faire une pause entre deux histoires avec les Pevensie. Il y a parfois quelques longueurs et vers la fin, le tout s’emballe et on à l’impression qu’il a voulu tout dire en quelques pages.

Tome 4 – Le prince Caspian (1951) – 235 pages
Un an après être ressortis de l’Armoire magique, nous retrouvons les quatre enfants Pevensie qui s’apprêtent à commencer une nouvelle année scolaire. Mais alors qu’ils attendent pour partir, ils sont à nouveau transportés vers le royaume de Narnia où plusieurs siècles sont passés depuis leur règne. Ils découvrent avec stupeur que leur palais est en ruines et que Narnia est dirigé par un usurpateur. C’est le prince Caspian qui les a appelés à l’aide, grâce à la trompe de Susan, afin qu’il puisse récupérer son trône et libérer les Narniens du joug des Telmarins.

Dans ce tome, ma partie préféré est sans doute celle où les enfants reviennent et découvrent leur Narnia en ruine. La rencontre avec Trompillon (le Cher Petit Ami) et le voyage jusqu’a la table de pierre nous permet de découvrir un peu plus le paysage du pays. C’est dans cette histoire que l’on rencontre de nouvelles créatures parlantes et des personnages sympathique comme Ripitichip et le docteur Cornelius.

Tome 5 – L’odyssée du Passeur d’Aurore (1952) – 261 pages
Lucy et son frère Edmund sont transportés pour la troisième fois dans le monde de Narnia, accompagnés cette fois-ci par leur détestable cousin Eustache. C’est une aventure maritime qui les attend cette fois-ci, avec leur ami le roi Caspian qui a entrepris ce voyage pour retrouver les sept fidèles seigneurs que son oncle avait envoyés au delà des îles solitaires, afin de se débarrasser d’eux. Voguant au gré des tempêtes ils découvriront plusieurs îles, chacune avec ces secrets qui mettront à l’épreuve certains d’entre-eux et notamment le cousin Eustache. Comme pour les Pevensie, ce dernier ressortira de l’aventure en étant changé.

Voilà une aventure narnienne qui change ! On quitte la terre pour la mer, et le roi Caspian tel Christophe Colomb, part à la recherche du bout du monde. Ce roman est assez plaisant parce qu’on ne s’ennuie pas, il y a toujours de l’action. On passe d’île en île avec ce bateau qui fait rêver, le Passeur d’Aurore. C’est, à mon sens, le tome où les personnages sont les plus intéressants, beaucoup plus drôle aussi. On se moque facilement du détestable cousin Eustache (au début) et on aime toujours autant la petite souris Ripitchip. En relisant, j’ai pu remarquer que le film avait pris quelques libertés en changeant par exemple l’ordre de passage sur certaines îles et en inventant l’histoire du pouvoir des épées des sept seigneurs.

Tome 6 – Le fauteuil d’argent (1953) – 256 pages
Nous retrouvons pour cette nouvelle aventure, le cousin Eustache. Alors qu’ils sont poursuivis par d’autres élèves de leur école, son amie Jill et lui basculent dans le monde de Narnia. Aslan leur confie la mission de retrouver le prince Rilian, le fils disparu du prince Caspian, qui est alors sur le point de mourir. Les enfants vont voyager avec une touille-marais, Puddlegum, à travers le pays des géants et dans le monde-souterrain pour retrouver l’héritier du trône. Ce dernier est retenu prisonnier par une sorcière qui souhaite envahir le monde de Narnia et y régner.

Eustache a été transformé par son premier voyage à Narnia, et comme ces cousins, il rêve du jour où il pourra à nouveau y retourner, et après la dernière aventure, nous aussi. Bon évidemment Narnia sans les Pevensie c’est un peu triste mais on croise encore de vieux amis comme le nain Trompillon et un vieux Caspian. C’est un événement assez triste qui est à l’origine de cette histoire. La femme de Caspian, le fille de l’étoile du matin voir le Passeur d’Aurore), a été assassiné quelques années auparavant par un serpent maléfique et son fils, le prince Rilian, unique héritier, a disparu suite à ce malheur. L’apparition d’un monde sous le pays de Narnia, où vivent d’autres petits personnages, est assez intéressant et aurait mérité d’être un peu plus développé. Malheureusement le coup de la sorcière qui souhaite envahir Narnia et trompe les gens fait un peu redite avec l’histoire de la sorcière blanche.

Tome 7 – La dernière bataille (1956)  217 pages
Plusieurs rois se sont succédés depuis le règne de Rilian. Narnia est en paix quand le dernier roi, Tirian, est averti de manigances au nom du grand Aslan. En effet les Calormènes semblent avoir infiltré les rangs des Narniens et un singe malin a réussi à tromper ces derniers en déguisant un âne en lion. Le roi est capturé et cette situation difficile et désespérée, l’incite à faire appel aux enfants qui ont maintes fois sauvé Narnia dans le passé. Jill et Eustache reviennent alors pour tenter de l’aider, mais le pays va connaître sa dernière bataille et prendre fin. Nous retrouverons les enfants Pevensie, ainsi que Digory, Polly et tout les autres personnages dont nous avons suivis les aventures au cours de ces sept tomes.

J’aime les fins où on retrouvent tous les personnages que l’on a croisés au fil de nos lectures mais voir Narnia s’effondrer sous l’invasion Calormen, à cause des mensonges du Singe est assez pertubant, je crois que Lewis nous a trop souvent laissé dans croire que tout était toujours beau et rose, se terminant toujours bien. On a droit à une petite réunion de famille et faisant écho au tout premier tome, nous avons ici droit à une mise en scène digne du jugement dernier : les bons partent pour le vrai Narnia, le paradis, accueillis par Aslan, et les mauvais s’en vont chez Tash, incarnation du diable sans doute (et désigné comme le dieu du peuple Carlomen).

BILAN COMPLET

Dans l’ensemble je suis ravie de m’être imposée ce défi de relecture. Retrouver le monde magique crée par C.S Lewis était agréable. Qui n’a jamais voulu vivre ce genre d’aventure lorsqu’il était enfant (et même adulte ^^). Mais bien évidemment, j’émets quelques réserves sur la manière dont certains sujets sont abordés. Je ne m’en suis pas forcément rendu compte lors de mes premières lectures mais maintenant, je peux faire quelques reproches à ces ouvrages pour les nombreux éléments racistes et discriminants que l’on peut y trouver, ce qui est assez révoltant. Lewis s’est aussi laissé emporté par sa ferveur religieuse pour écrire son oeuvre et cela transparaît dans beaucoup de scènes donc il ne faut pas être gêné par cela. Est-ce que ces livres auraient trouvé leur public s’il était paru directement à notre époque, très franchement je ne pense pas. Encore aujourd’hui ils restent vivement critiqués (exemple). Je vous invite néanmoins à vous faire avis en lisant Le monde de Narnia. 


Vous pouvez retrouver toute la collection sur le site de l’éditeur -> ici

2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. CLOTILDE dit :

    Bonsoir ! puisque vous avez tout relu récemment je me permet une question. Je suis professeure de français en 5e et nous allons commencer une séquence sur les imaginaires nouveaux. Pour de la littérature jeunesse il me semblait que Narnia était particulièrement bien écrit et pouvait donc être étudié en cours de français. Est-ce que mes vieux souvenirs me font défaut ou l’oeuvre se prête-t-elle à une étude littéraire ?
    Merci pour votre retour
    Bien à vous

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    1. Bonsoir, effectivement l’œuvre de Lewis est très accessible, j’étais moi-même au début du collège quand j’ai découvert les livres. Il y a beaucoup de thèmes dans chacun des tomes qui peuvent se prêter à l’étude en faisant aussi écho à notre actualité, ce qui vaut encore aujourd’hui des controverses à l’auteur (mythologie, religion, racisme, genre etc…).
      Bonne soirée !

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